QUELQUE PART DANS LES BRUMES - NAGAYOSHI - HIOKI - KAGOSHIMA - JAPAN
I CHOKU JU, se vetir - manger - habiter dans la simplicité et avec empathie.
Ma visite chez Andes et Yukio a commence par une perception. Il a fallut que Kyoko, mon amie violoniste, m’explique le concept entraperçu et certainement “brumeux” pour tout esprit occidental. Quelques jours plus tard, nous avions rejoint la civilisation commerciale et étions assises toutes les deux autour d’un mauvais café dans un Mall de Bepu - erreur d’aiguillage due a Google - Dans ce lieu bruyant et illuminé - mais certainement pas de grâce - La rencontre que nous avions faite apparaissait encore plus extraordinaire, dans ce royaume qu’Andes & Yukio avaient inventé au milieu de cette nature folle.
I CHOKU JU, trois mots fondamentaux pour symboliser la nécessité d’une vie en action dans la justesse d’un ordre éternelle. C’est aussi le début d’une phrase I CHOKU JU TARITE LEI SETSU / La qualité de l’être uni - ou régie - par l’ordre et dans la modestie. C’est vivre dans la simplicité et l’empathie envers l’autre mais aussi la nature, porteuse d’abondance. C’est refuser la vulgarité, le trop plein, l’abondance de l’inutile pour nous amèner à un autre concept: celui de CHO KU TARITE LE I SETSU O CHIRU / celui de savoir se tenir debout et pouvoir se suffire à soi même. Appelant à la dignité, rejetant la vulgarité de la dépendance et la contrainte qu’engendre l’action de peser sur les autres pour gagner de quoi se nourrir, se vêtir, se loger, vivre et exister. Sans la volonté d’assumer son minimum vital, on impose à l’autre de le faire pour soi et le jeu perverse de la dépendance s’installe, le respect de l’autre ou de soi n’existant plus.
Après une nuit passe dans l’atelier de vannerie attenant a leur maison, Andes & Yukio nous reçoivent pour le breakfast. Seule la lumière tamisée par la nature folle environnante éclaire la pièce. Une bougie, un brin d’encens se consume dans un coin, l’odeur du bois mélangé aux parfums de thés. Les nattes au sol disposées autour de la table attendent les voyageurs de passage. Par un ordre immuable. et organique, Andes officie autour du “Zataku” entourée de ses objets du quotidiens, ayant autant d’utilité que de beauté dans ce royaume de la simplicité. Le monde féerique d’une femme qui a choisit son monde, celui des plantes et des arbres, du CHO KU TARITE E I SETSU O CHI RU, la voie de la Nature.